Voiture électrique à extension d’autonomie : cette mode va-t-elle gagner la France ?

En Chine, une variante spécifique de la voiture électrique connaît une croissance infernale. Ce modèle, c’est la voiture électrique à extension d’autonomie (EREV). La presse en parle suite à un article de Bloomberg. De quoi s’agit-il exactement ? On fait le point.

Le succès de la voiture électrique à extension d’autonomie en Chine

Bloomberg explique comment Yuan, un habitant de Shanghai âgé de 31 ans, a choisi une voiture électrique à extension d’autonomie pour sa première voiture familiale.

Après avoir essayé des véhicules 100 % électriques Nio et Xpeng, il n’a pas franchi le pas à cause de l’autonomie limitée. Après avoir essayé une voiture EREV avec un rayon d’action de 960 km au lieu de 500 pour une voiture électrique, il s’est laissé convaincre.

« Je n’avais jamais pensé à acheter un EREV auparavant, » explique Yuan. « Nous n’aurons pas à nous soucier de l’autonomie en cas de trajets occasionnels plus longs ou de la longue file d’attente pour les bornes de recharge. »

Qu’est-ce qu’une voiture électrique à extension d’autonomie ?

Les véhicules électriques à extension d’autonomie sont devenus le système de propulsion automobile qui connaît la croissance la plus rapide en Chine. Les ventes de véhicules électriques rechargeables ont plus que doublé dans le pays au cours de l’année écoulée. Ils représentent désormais 30 % des ventes de véhicules hybrides rechargeables.

Hybride ?  À vrai dire oui, c’est plus un véhicule hybride qu’un véhicule électrique. Car un EREV embarque un moteur thermique. Mais il ne sert pas à propulser la voiture, juste à recharger la batterie lorsque c’est nécessaire.

Les avantages des voitures EVER

Quel est l’intérêt ? Avec un tel système, le régime moteur est optimisé pour opérer à basse consommation. En effet, vu qu’il sert à recharger la batterie, il peut tourner à bas régime. De plus, on peut activer cette option lorsqu’on est hors ville. Le bruit du moteur est largement couvert par les autres bruits engendrés par une conduite à vitesse élevée.

De plus, les véhicules EREV apparaissent comme une solution aux 2 plus gros obstacles à l’acceptation des véhicules électriques :

• Le prix : vu que cette technologie requiert moins de puissance de batterie, le prix du petit moteur est plus que compensé par la réduction de la taille de la batterie (2 fois plus petite)
• L’autonomie : elle est similaire à celle d’une voiture essence classique

Si vous roulez uniquement en ville, vous n’avez pas besoin d’utiliser le véhicule thermique. On peut en effet recharger la batterie normalement via une borne. Et si vous faites un long trajet, le moteur va tourner pour fournir de l’électricité supplémentaire.

La technologie existe déjà en France

Les articles français qui reprennent l’information (en tout cas ceux que nous avons lus) omettent une mention de taille. À savoir que cette technologie existe déjà en France !

C’est le constructeur Nissan qui la propose avec sa technologie baptisée e-Power. Les premiers véhicules de ce genre ont été commercialisés en 2023. Actuellement, le constructeur japonais propose le Qashqai et le X-Trail en version EREV.

Des voitures hybrides… vraiment hybrides

Reste à savoir si ce véhicule est considéré comme une voiture électrique ou hybride. Chez Nissan, on présente clairement le véhicule comme hybride. Aux États-Unis, le débat est en cours. Vu que des véhicules de ce genre vont bientôt apparaître via Stellantis et RAM, on devra obtenir la réponse bientôt.

Le succès pourrait également être au rendez-vous au pays de l’Oncle Sam. Comme l’explique un ancien cadre de General Motors, « cela a tout simplement beaucoup de sens pour le marché américain, car nous aimons nos gros véhicules et nous aimons rouler sur de longues distances ».

Ce type de moteur pourrait en quelque sorte sauver l’industrie automobile américaine, alors que la Chine est devenue un leader mondial de la voiture électrique. De plus, celle-ci montre ses limites malgré les progrès technologiques de ces dernières années.

« Les clients pensent que le pragmatisme l’emporte sur l’idéalisme, » explique Dunne, l’ancien dirigeant de GM. « Nous nous sommes précipités vers l’électrique avant que l’infrastructure de recharge ne soit prête. Les véhicules électriques à extension d’autonomie sont la réponse naturelle à ce problème. »