Béthune abandonne sa voiture avec lecteur de plaques d’immatriculation : la verbalisation sera à nouveau manuelle

La municipalité de Béthune a décidé de tourner la page de son expérience avec le système Lapi. Le véhicule équipé d’un lecteur automatique de plaques, acheté en 2017 pour la somme de 50.000 €, est aujourd’hui à vendre.

Voiture LAPI : des espoirs déçus dans le Nord

L’objectif du LAPI est d’automatiser le contrôle des plaques d’immatriculation des véhicules en stationnement pour gagner du temps. Cependant, à Béthune les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes. L’appareil rencontrait des difficultés lorsqu’il s’agissait de lire les plaques des voitures stationnées trop proches les unes des autres. Cette limitation a contraint les agents à vérifier manuellement les plaques minéralogiques. Le contrôle était donc similaire à une surveillance humaine classique.

En théorie, la lecture automatisée des plaques d’immatriculation doit faciliter la gestion des infractions liées au stationnement. Le dispositif doit également permettre de vérifier si les véhicules ont une assurance valide ou un contrôle technique à jour. Toutefois, dans la pratique, de nombreuses contraintes ont émergé, notamment dans les contextes urbains plus denses.

Retour à la case départ

Face à ce constat, Béthune (62) a jugé inutile de conserver le véhicule et son système coûteux. La commune du Pas-de-Calais n’est pas la seule ville à abandonner le dispositif. D’autres municipalités, comme Le Mans, ont pris la même décision. Rennes a également lancé le dispositif début 2023. Mais celui-ci a d’ores et déjà attiré des critiques, les automobilistes dénonçant des erreurs fréquentes dans la détection des infractions.

Des protestations au Mans contre la voiture LAPI

Le LAPI n’a pas seulement déçu en termes d’efficacité. Il a aussi suscité des tensions au sein de la population. Au Mans, des protestations ont éclaté, notamment de la part d’automobilistes sanctionnés. Certains, comme un médecin interrompant ses visites à domicile, se sont retrouvés injustement pénalisés. Lille connait également des soucis de FPS injustifiés.

Ces incidents rappellent les limites des dispositifs automatisés, notamment en ce qui concerne la prise en compte des situations particulières, comme celles des professionnels de santé ou des personnes à mobilité réduite qui bénéficient de droits spécifiques en matière de stationnements.

Lecture automatique des plaques d’immatriculation : pas la panacée

Le bilan du système LAPI de Béthune laisse entrevoir une problématique plus large : l’efficacité des dispositifs de contrôle automatisé. Ces véhicules peuvent verbaliser automatiquement des infractions telles que le stationnement non payé, les stationnements gênants, ou encore l’utilisation abusive des places réservées aux personnes à mobilité réduite. Cependant, des failles importantes persistent, notamment en termes de précision et d’adaptabilité à des circonstances spécifiques.

Pour l’instant, Béthune et d’autres villes préfèrent revenir à des méthodes plus traditionnelles pour recentrer la surveillance humaine au cœur de la gestion urbaine. Les enseignements tirés de cette expérience serviront probablement à mieux orienter les futurs investissements technologiques dans le domaine du contrôle policier urbain.