Débridage d’une voiture électrique sans permis : possible ?
Publié par Eplaque - 2 min de lecture ⏳
Le 10/07/2024
Les petites voitures électriques sans permis sont à la mode. C’est tellement vrai que les constructeurs envisagent de proposer le débridage de ces engins. Car oui, ils sont susceptibles de rouler (beaucoup) plus vite que leur vitesse de pointe. Mais avant de pouvoir le faire officiellement, il faudra légiférer. Les constructeurs font cependant du lobby pour qu’on se dirige dans ce sens.
Les voitures électriques sans permis sont bridées
Citroën Ami, Microlino Lite, Renault Twizy sans permis… Ces voiturettes électriques sans permis font fureur chez les jeunes. Vous avez probablement remarqué que tous ces véhicules affichent une vitesse maximale de 45 km/h dans leurs caractéristiques. Il ne s’agit cependant pas d’une limite technique.
C’est un rupteur qui se charge de plafonner la vitesse de la voiturette électrique. Par exemple, le moteur de l’Ami est susceptible de faire grimper la vitesse du véhicule à 80 km/h.
En effet, pour pouvoir être classée dans la catégorie L6e, une voiturette sans permis ne doit pas dépasser la vitesse de 45 km/h. Au-delà, et jusqu’à 90 km/h, on entre dans le territoire de la catégorie L7e, qui exige un permis B en bonne et due forme.
Pouvoir débrider sa voiturette électrique sans permis comme une moto ?
Si le débridage d’une voiture électrique sans permis est théoriquement possible, cette opération n’a actuellement pas de cadre légal. Les constructeurs voudraient cependant changer cet état de fait, vu la popularité de ce segment.
D’un point de vue administratif, un tel changement de caractéristiques techniques sur la carte grise est plutôt simple. Pour les motos, il suffit d’obtenir une attestation de débridage auprès d’un garage habilité par le constructeur. Avec ce document, on peut directement modifier les caractéristiques du certificat d’immatriculation.
Autrement dit, il n’est pas nécessaire de monter un dossier à la DREAL ou à la DRIEAT, et d’y présenter son véhicule modifié. Si on souhaite brider le véhicule, il suffit de suivre la même procédure.
Les obstacles au débridage des véhicules électriques sans permis
Tout ceci est simple sur papier. En pratique c’est un peu plus compliqué. Outre les lois à modifier, il faut s’assurer que les voitures électriques sans permis peuvent évoluer en toute sécurité à ces vitesses supérieures. Au niveau du système de freinage, de la présence d’équipements comme les airbags, etc.
De plus, cette opération pourrait nécessiter le besoin de remplacer la batterie par un modèle de puissance supérieure. C’est un secret de polichinelle que la consommation des voitures électriques augmente significativement à vitesse plus élevée. Le débridage aura un impact important sur l’autonomie des voiturettes électriques sans permis.
Pourquoi il est risqué de débrider sa voiture électrique sans permis maintenant ?
De nombreuses raisons doivent dissuader toute personne qui envisage le débridage de sa voiturette électrique sans permis :
- Tout d’abord, c’est illégal : se faire prendre signifie un PV à 135 €. La confiscation de la carte grise est possible, voire même la confiscation permanente de la voiturette
- Le contrôle technique « moto » (*) comporte le point « 7.5. LIMITATION DE LA VITESSE ». En cas de dépassement, il s’agit d’une défaillance majeure. Il faudra donc brider le véhicule électrique pour la contre-visite
- Assurance : l’assureur pourrait ne pas couvrir un sinistre en cas de modification des caractéristiques techniques du véhicule assuré
- C’est potentiellement dangereux, pour le conducteur et les autres usagers, si le véhicule n’a pas été conçu pour évoluer à ces vitesses
* contrôle technique des véhicules motorisés à deux ou trois roues et quadricycles à moteur
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