Fin de la carte grise gratuite pour la voiture électrique ? Ca se rapproche
Publié par Eplaque - 2 min de lecture ⏳
Le 24/01/2025
Fin décembre, nous publiions un article sur la fin probable de l’exonération de la taxe régionale pour les véhicules électriques. Le 23 janvier, soit presque un mois plus tard, la présidente de l’Occitanie a ouvert la porte à ce grand changement (source). S’il était inéluctable à terme selon nous, le planning surprend. Ces dernières semaines, les mesures défavorables à la voiture électrique se multiplient. Voilà qui ne va pas aider un secteur déjà à la peine.
Une première pour les 100% électriques
La présidente de la région Occitanie a déclaré ses intentions. En fonction de la loi de finances 2025 qui sera adoptée, l’exonération de la taxe régionale pour les voitures 100% électriques pourrait prendre fin le 1ᵉʳ mars 2025.
Jusqu’à présent, cette exonération était réservée aux véhicules électriques, tandis que les hybrides, GPL et éthanol (« dits propres ») avaient déjà perdu cet avantage carte grise en 2024 dans la plupart des régions. Avec cette décision, l’Occitanie deviendrait la première région à cibler explicitement les véhicules zéro émission, soulignant un revirement stratégique dans les politiques d’incitation à la mobilité verte.
Contexte national : une fiscalité verte en mutation
Depuis 2022, plusieurs régions ont supprimé progressivement les exonérations pour les véhicules dits « propres » (hybrides, GPL, etc.), mais l’électrique restait protégé. En 2024, seules quatre régions maintenaient encore des avantages partiels pour les hybrides (Auvergne-Rhône-Alpes, Corse, Hauts-de-France et Sud).
L’Occitanie rejoint ainsi le mouvement initié par le Grand Est, les Pays de la Loire ou la Nouvelle-Aquitaine, mais avec une cible différente : les 100 % électriques, jusqu’alors épargnés.
Pourquoi cette décision ?
La région Occitanie justifie cette mesure par un manque à gagner annuel de 24 millions d’euros, lié à la croissance des ventes de véhicules électriques et à la baisse des recettes fiscales traditionnelles. Une situation aggravée par la fin de la prime à la conversion et la réduction du bonus écologique, passant de 7.000 € à 4.000 € pour les ménages modestes en 2025.
Ventes d’électriques en crise : un effet domino
Les chiffres sont sans appel : après un pic à 16,8 % des immatriculations neuves en 2023, les ventes de voitures électriques ont reculé en 2024. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance :
- La fin des aides nationales : suppression de la prime à la conversion et réduction drastique du bonus écologique
- Le durcissement du malus au poids : bien que les électriques en soient exemptés, les hybrides rechargeables sont désormais concernées
Conséquences pour les automobilistes
Avec la fin de l’exonération en Occitanie, le coût d’une carte grise pour un SUV électrique passerait à 200-400 €. Une hausse symbolique, mais qui s’ajoute à d’autres défis :
- Bornes de recharge insuffisantes : seulement 40 % des objectifs nationaux atteints en 2024
- Marché de l’occasion stagnant : les acheteurs restent méfiants face à la durée de vie des batteries
Les régions face à un dilemme
Les collectivités doivent concilier transition écologique et équilibre budgétaire. L’Occitanie promet de réinvestir les recettes dans des vélos électriques et des billets de train à 1 €. Mais d’autres régions pourraient suivre son exemple, poussées par des pertes fiscales similaires.
Et l’Europe dans tout ça ?
Alors que l’UE vise zéro émission en 2035, la France réduit ses incitations. Le budget du bonus écologique chute de 1,5 milliard à 700 millions d’euros en 2025. De plus, les véhicules utilitaires légers électriques sont exclus des aides depuis janvier. Un paradoxe qui interroge sur la cohérence des politiques publiques.
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