La fiscalité automobile québécoise va vivre un tournant important. Les propriétaires de véhicules électriques et hybrides devront contribuer davantage aux finances publiques à partir de 2027. Ces mesures s’inscrivent dans une logique de rééquilibrage fiscal face à l’essor de ces véhicules, qui échappent aux taxes sur les carburants. En France, la situation pourrait suivre un chemin similaire. On assiste déjà à la fin progressive des avantages fiscaux pour les voitures hybrides. Les véhicules électriques pourraient suivre.
Les mesures prévues au Québec : la voiture électrique en ligne de mire
Dès janvier 2027, les propriétaires québécois de véhicules électriques devront payer un supplément annuel de 125 $ sur leur taxe annuelle d’immatriculation. Les détenteurs d’une voiture hybride rechargeable s’acquitteront quant à eux de 62,50 $ en plus, nous apprend Radio Canada.
Ces sommes visent à compenser les pertes de revenus pour le Fonds des réseaux de transport terrestre. Celui-ci assure le financement des infrastructures. En parallèle, la gratuité aux ponts à péage et aux traversiers (bateaux de transport) sera abolie d’ici 2030. De plus, les exemptions pour les véhicules électriques de luxe prendront fin. En cas de prix qui dépasse 62.500 $, il faudra payer une surtaxe annuelle de 1 %.
Ces décisions traduisent une volonté de faire contribuer davantage les propriétaires de véhicules électriques à l’entretien des infrastructures publiques. Toutefois, un avantage économique est maintenu par rapport aux véhicules thermiques. Par exemple, le titulaire québécois d’une carte grise de Honda Civic paye actuellement environ 265 $ de taxes sur le carburant par an. Ce qui est bien supérieur aux nouvelles taxes pour les véhicules électriques.
Fiscalité des véhicules propres en France : vers un système moins favorable ?
En France, la fiscalité des véhicules hybrides a déjà subi un durcissement en 2025. Les exonérations sur la taxe CO₂, qui existaient jusqu’à fin 2024, ont été supprimées. Désormais, les hybrides sont pleinement soumis au malus écologique et à la nouvelle taxation hybride sur les émissions de polluants atmosphériques (TVS). Ces changements touchent particulièrement les SUV hybrides, avec des malus alourdis par le malus au poids abaissée à 1 600 kg.
La carte grise gratuite ou à moitié prix pour les voitures hybrides, c’est aussi fini dans toutes les régions. Les Hauts de France, la dernière à proposer 50 % de réduction, a jeté l’éponge au 1er mars 2025.
Pour les véhicules électriques, toutefois, les avantages fiscaux restent significatifs. La carte grise reste gratuite. Le bonus écologique, même raboté, offre encore une prime substantielle. Sans parler des avantages pour les flottes d’entreprises au niveau de la TVS. Mais comme au Canada, la question de leur future contribution aux finances publiques se pose. Les incitations financières pour l’achat de véhicules électriques sont en baisse, la prime à la conversion a notamment sauté. Ce qui pourrait annoncer une révision globale de leur fiscalité.
Ce que cela signifie pour l’avenir des véhicules électriques
L’exemple québécois montre qu’avec l’augmentation du parc de véhicules électriques, les gouvernements devront réviser leurs politiques fiscales pour financer les infrastructures publiques. En France, le retrait progressif des avantages pour les hybrides pourrait être un prélude à une fiscalité plus stricte pour les voitures électriques. Bien que celles-ci soient encore favorisées pour encourager la transition énergétique, leur multiplication pourrait à terme entraîner des mesures similaires à celles du Québec.
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