Immatriculation de son véhicule dans sa région : à Jakarta, c’est le branle-bas de combat

Depuis le 9 avril 2025, les automobilistes de la région de Jakarta Ouest sont désormais obligés d’immatriculer leurs véhicules où ils vivent. Cette décision politique mise en place par le gouverneur Dedi Mulyadi est plutôt bien accueillie. Mais elle a entraîné de gros soucis logistiques alors que les habitants de l’Ouest de la capitale indonésienne se ruent dans les bureaux d’immatriculation pour se mettre en règle.

Changer de plaque d’immatriculation pour améliorer les infrastructures locales

Jusqu’à présent, de nombreux automobilistes de l’ouest de Jakarta immatriculaient leurs véhicules dans des régions où les coûts étaient plus bas. Pourtant, ils utilisent principalement les routes et les infrastructures de Jakarta Ouest.

Cela représentait un manque à gagner important pour les finances locales. Ces rentrées sont en effet nécessaires à l’entretien des routes et au développement de la région. Comme l’a souligné le gouverneur Mulyadi au Jakarta Globe :

« Il est injuste que des véhicules utilisent nos routes tout en payant leurs taxes ailleurs. Cette mesure est une question d’équité fiscale et de développement équitable. »

Pour encourager les résidents à se conformer à cette nouvelle règle, une amnistie fiscale temporaire a été mise en place. Les automobilistes bénéficient d’un allègement sur les taxes d’immatriculation et de transfert. Cependant, d’autres frais, comme la TVA et l’achat des plaques d’immatriculation, restent à payer. Cette initiative est perçue par de nombreux habitants comme un pas positif pour une gestion plus juste des infrastructures.

Pagaille aux guichets des cartes grises, mais aussi sur les routes !

Depuis l’annonce de cette décision, les bureaux administratifs locaux (Samsat) ont été pris d’assaut par les résidents désireux de changer leur carte grise. Non seulement de longues files d’attente se sont formées. Mais le rush a même provoqué des embouteillages importants (jusqu’à 3 km de bouchons sur la route Jakarta-Bogor).

La situation est telle que certains ont abandonné avant même d’avoir pu atteindre un guichet d’immatriculation ! Le Jakarta Globe rapporte la mésaventure de Rian, qui a dû attendre des heures pour simplement faire des photocopies. Adam a quant a lui abandonné après une heure de presque sur place sur la route.

Le parallèle avec la France

En France, on a depuis longtemps imposé l’immatriculation des voitures à l’adresse de la résidence principale du titulaire de la carte grise. Il y en effet des disparités importantes dans le barème du cheval fiscal. Cela va de 42 € dans les Hauts de France à 60 € dans les régions les plus chères, comme la Bretagne et la Normandie.

Pour garantir le respect des règles, le demandeur d’une carte grise doit fournir un justificatif de domicile. Et l’envoi de la carte grise sans accusé de réception depuis 2025 a lieu directement à cette adresse.

Ce système français, bien rodé, empêche les automobilistes de contourner les taxes régionales en immatriculant leur véhicule dans des régions moins chères. Il garantit également une allocation juste des recettes fiscales en fonction de l’utilisation des infrastructures locales.

Un mauvais moment à passer

La décision de Jakarta Ouest illustre une tendance croissante des gouvernements à lutter contre les pertes fiscales liées à l’immatriculation. Ce type de réforme, bien que parfois complexe à mettre en œuvre, devient souvent inéluctable. Et malgré les difficultés actuelles, les habitants de la région profiteront de nombreux avantages sur le long terme.