L’immatriculation en ligne connait de gros ratés au Congo
Publié par Eplaque - 2 min de lecture ⏳
Le 03/04/2024
La République Démocratique du Congo a lancé en grande pompe une réforme ambitieuse visant à dématérialiser les demandes de carte grise et de plaques d’immatriculation. Mais à l’instar de ce qui s’était passé en France, l’immatriculation en ligne connait des ratés. C’est ce qu’a rapporté récemment Politico RDC.
Numérisation de l’administration congolaise : un projet ambitieux
Aux 4 coins du monde, les gouvernements tentent de rationaliser leur administration via le recours aux outils numériques. Les objectifs sont toujours les mêmes :
- Réduire la bureaucratie
- Améliorer le service rendu aux usagers
- Diminuer le nombre de fonctionnaires
- Combattre la fraude
La République démocratique du Congo a pris ce train. Un projet récent concerne la délivrance en ligne des cartes grises (carte rose en RDC) et des plaques d’immatriculation. Il est entré en vigueur le 1er mars 2024. Le communiqué du 16 février annonçait la dématérialisation des démarches via le site https://dgi-immatriculation.cd
En ce qui concerne l’immatriculation par internet, le but des autorités congolaises était de réduire les files interminables dans les bureaux d’immatriculation. Mais aussi de réduire les fraudes en cas d’importation de voiture grâce à une interface du système avec les douanes. Enfin, le système en ligne devait éliminer la corruption qui régnait dans les services d’immatriculation. Il est en effet courant de glisser un billet pour obtenir le traitement express de son dossier…
Un mois après, les dysfonctionnements règnent en maître
Politico a testé la plate-forme afin de pouvoir juger de son efficacité. Malheureusement, toutes ses tentatives se sont soldées par un échec. D’abord, ils ont tenté d’immatriculer 5 véhicules étrangers en ordre de douane. Les véhicules n’ont pas été trouvés dans la base de données des douanes congolaises. Cela suggère que l’interface entre le système des douanes et de l’immatriculation ne fonctionne pas.
Ensuite, le média a tenté d’obtenir la carte rose (certificat d’immatriculation) de véhicules qui ont déjà des plaques d’immatriculation de Kinshasa. Ici encore, ce fut un échec total. Un agent de la DGI leur a confirmé l’existence de problèmes techniques. Mais sans fournir de précisions ou un calendrier de résolution.
Après avoir contacté des fonctionnaires supérieurs, Politico a même appris que rien ne fonctionne. Résultat des courses, il est impossible d’obtenir de nouvelles plaques d’immatriculation en République du Congo. En tout cas, pas via les procédures officielles.
Des ratés qui rappellent ceux de l’ANTS, mais en pire
En France, ceux qui ont dû immatriculer une voiture avec l’ANTS peu de temps après la réforme PPNG se souviendront également des difficultés engendrées par le basculement. Mais des dossiers passaient. De plus, les personnes bloquées pouvaient se tourner vers un prestataire privé carte grise. Alors qu’au Congo, les automobilistes n’ont pas d’autre solution que de prendre leur mal en patience, ou de suivre un « itinéraire bis ».
La seule solution est en effet d’avoir des contacts dans l’administration. On peut donc faire alors ses plaques d’immatriculation congolaises en dehors de la plate-forme en ligne. Une situation évidemment intolérable, en définitive encore pire que le système précédent.
Par exemple, un automobiliste a déclaré apolitique qu’il attend ses plaques depuis des semaines en suivant les procédures officielles. Par contre, il voit des véhicules être immatriculés du jour au lendemain.
Les soucis avec les demandes de permis de conduire n’augurent rien de bon
Cela fait des mois que des problèmes similaires se présentent avec les demandes de permis de conduire. Et rien n’est résolu. La crise des demandes de plaque d’immatriculation du Congo en ligne risque donc de se prolonger.
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