Un désastre écologique mis en lumière par les plaques d’immatriculation

La volonté de protéger la nature induit de devoir mesurer de nombreux indicateurs. Notamment l’évolution du nombre d’individus au sein d’une population. Pour les insectes volants, la méthode de calcul implique les plaques d’immatriculation. Et d’après les chiffres compilés depuis 20 ans, la population d’insectes est en fort déclin.

Des plaques d’immatriculation plus propres = mauvaise nouvelle

Le nombre d’insectes volants trouvés sur les plaques d’immatriculation des véhicules de Grande-Bretagne a diminué de 78 % depuis 2004. Ce résultat est qualifié de « stupéfiant » par les groupes de protection de la nature.

L’enquête « Bugs Matter » (les insectes comptent, voir ici), menée par le Kent Wildlife Trust et Buglife, implique des bénévoles surnommés « scientifiques citoyens ». Leur travail est de compter et de rapporter le nombre d’insectes trouvés sur leur plaque d’immatriculation sale après chaque trajet.

Cette enquête se base sur le « phénomène du pare-brise ». Soit le terme donné à l’observation que les gens ont tendance à trouver moins d’insectes écrasés sur leur pare-brise que par le passé.

La première étude à utiliser cette méthodologie remonte à 2004. Elle avait été menée par une association de protection des oiseaux, la RSPB. Depuis lors, l’analyse des chiffres de près de 26.500 trajets à travers le Royaume-Uni montre une diminution continue des insectes écrasés sur les plaques minéralogiques des voitures. Le nombre enregistré en 2023 étant inférieur de 78 % à celui de la première enquête réalisée 2 décennies plus tôt. Les facteurs qui contribuent au déclin de la population d’insecte sont :

• La réduction de l’espace d’habitat et sa baisse qualitative
• L’utilisation de pesticides
• La pollution
• Le changement climatique

Ils sont pourtant essentiels au fonctionnement et à l’équilibre des écosystèmes. Les insectes pollinisent les cultures, assurent une lutte naturelle contre les nuisibles, décomposent les déchets et recyclent les nutriments. Ils sont également indispensables pour l’alimentation des oiseaux, de certains mammifères et autres animaux. Sans insectes, les scientifiques avertissent que les systèmes écologiques de la planète s’effondreraient… Avec d’énormes conséquences pour nous, les humains.

Une urgence environnementale

Le Dr Lawrence Ball du Kent Wildlife Trust a déclaré : « Il s’agit d’un signal d’alarme concernant l’état de la nature au Royaume-Uni, qui ne devrait pas être ignoré. Cette chute du nombre d’insectes de plus de 75 % en moins de deux décennies est vraiment inquiétante ! »

Andrew Whitehouse de Buglife a déclaré que ces résultats sont cohérents avec ceux d’études menées ailleurs. Les organisations caritatives de conservation préviennent qu’une surveillance renforcée à long terme est nécessaire pour estimer de manière fiable les tendances. Elles soulignent que le rythme actuel de déclin n’est pas tenable. La prochaine enquête annuelle impliquant les plaques d’immatriculation démarre aujourd’hui, et se tiendra jusqu’au 30 septembre 2024.