Pénurie de plaques d’immatriculation dans l’État de Washington pour des raisons surprenantes

Ces dernières semaines, les voitures arborant des plaques temporaires dans l’État de Washington sont devenues très fréquentes. Ce phénomène est dû à une pénurie de plaques d’immatriculation définitive. La moitié des comtés de l’État du nord-ouest n’ont en effet aucune plaque à distribuer. Les raisons de la pénurie sont plutôt surprenantes…

Des plaques d’immatriculation fabriquées en prison

Mardi, le Département des services correctionnels de Washington a annoncé que Correctional Industries, la société qui emploie des détenus pour produire les plaques d’immatriculation, a commencé à réduire le backlog. Une nouvelle ligne de production vient d’être lancée pour s’attaquer au problème.

« 500.000 plaques d’immatriculation devraient être produites d’ici la mi-décembre, » a déclaré le responsable. Alors qu’il se justifiait devant le Sénat de l’État de Washington, il a fourni les raisons de cette pénurie.

COVID, baisse de la population carcérale et réforme salariale

Tout d’abord, le COVID a fait que les détenus se sont détournés de la production de plaques pour fabriquer des masques, du désinfectant…

Ensuite, une nouvelle loi est entrée en vigueur concernant les réductions de peine. Cette mesure a fait baisser la population carcérale. Résultat des courses, les entreprises qui emploient des détenus dans l’État de Washington ont fait face à une pénurie de main-d’œuvre.

Cerise sur le gâteau, en 2021 les salaires des détenus furent ajustés. Mais les législateurs de Washington ont augmenté les salaires de certaines positions, et pas d’autres. L’usine de plaques d’immatriculation ne bénéficiant pas de cette hausse salariale, les détenus ont migré vers des jobs plus lucratifs.

Le temps d’agir, il était déjà trop tard

La société qui fabrique les plaques d’immatriculation a donc dû prendre en urgence des mesures. À savoir relocaliser son unité de production dans une prison qui a un potentiel de main-d’œuvre plus élevé. Elle a également investi dans du nouveau matériel afin de pouvoir produire plus de plaques avec moins de personnel.

Cependant, ce processus, même adopté en urgence, a pris du temps pour se matérialiser. C’est pourquoi l’État de Washington se retrouve dans cette incapacité de livrer ces plaques américaines à ses administrés. Une situation qui embarrasse bien entendu les élus de l’État.

L’auditeur du comté de Douglas, Thad Duvall, a déclaré aux membres du comité législatif qu’on ne peut sous-estimer les conséquences  de la pénurie de plaques d’immatriculation sur ses services.

« Cela entraîne une augmentation des coûts de main-d’œuvre pour les comtés et les prestataires, » a déclaré Duvall. « Pire, cela a érodé la confiance du public dans la capacité du gouvernement à fournir ce service obligatoire. »

Des plaques d’immatriculation temporaire pour contourner le problème

En effet, les comtés se sont mis à délivrer des plaques d’immatriculation provisoires afin de ne pas immobiliser tous ces véhicules. Mais la délivrance de plaques temporaires a mis les comtés sous pression, a-t-il noté.

Il a notamment indiqué qu’un agent avait dû délivrer 11.000 immatriculations temporaires cette année. Et bientôt il devra à nouveau traiter ces dossiers pour une immatriculation définitive.

Duvall a déclaré que le délai d’obtention d’une plaque d’immatriculation personnalisée serait encore plus long. Il a exprimé sa frustration du fait que Correctional Industries n’ait pas passé de commandes auprès d’un sous-traitant plus tôt, alors qu’ils savaient qu’ils allaient être dans l’incapacité d’honorer les demandes de livraison.

Allongement de la validité des plaques temporaires

Dans l’attente de la résolution de la pénurie, la validité des plaques d’immatriculation provisoires devrait être allongée de 60 jours afin que les conducteurs n’aient pas à revenir sans cesse pour obtenir de nouvelles plaques temporaires.

Les membres du comité ont posé des questions sur l’utilisation de plaques non embossées actuellement produites en raison de la pénurie, car celles-ci peuvent être fabriquées plus rapidement.

« Nous allons temporairement passer aux plaques en 2D. Et comme je l’ai mentionné, plus de la moitié des États américains utilisent déjà de telles plaques, » a déclaré Beau Perschbacher, directeur législatif et politique du Département des Immatriculations de l’État.