La plaque d’immatriculation avec suivi en temps réel inquiète Human Rights Watch
Publié par Eplaque - 2 min de lecture ⏳
Le 17/11/2023
Imaginez que les autorités soient en mesure de localiser tous les mouvements de votre véhicule. Cette situation quelque peu orwellienne est devenue réalité en Ouganda depuis le 1er novembre. Le gouvernement a en effet mis en place un système qui permet de suivre tous les véhicules via leur plaque d’immatriculation.
Plaque avec suivi en temps réel : comment marche le système ougandais
L’Intelligent Transport Monitoring System est entré en vigueur le 1er novembre 2023. L’objectif officiel de ce plan d’assurer la sécurité nationale du pays. Il prévoit l’installation de caméras additionnelles qui faciliteront la reconnaissance faciale et la lecture automatique de plaques d’immatriculation. Mais aussi et surtout d’un système de suivi via carte SIM intégré à la plaque d’immatriculation.
C’est la société de télécoms publique Uganda Telecommunications Corporation Ltd (UTL) qui fournira les cartes SIM. Celles-ci permettront de localiser en temps réel tout véhicule, ainsi que ses déplacements. Tous les engins immatriculés en Ouganda devront se doter de ce dispositif. Et les véhicules avec plaques étrangères qui veulent circuler dans ce pays devront également embarquer le système d’identification.
La plaque d’immatriculation ougandaise avec suivi en temps réel : une première mondiale dénoncée par HRW
De nombreux pays collectent déjà des données concernant les va-et-vient des plaques d’immatriculation via des lecteurs automatiques. Mais le système de suivi en temps réel via carte SIM de l’Ouganda est une première mondiale. La mesure est dénoncée par Human Rights Watch (source). L’ONG estime qu’elle « porte atteinte au droit à la vie privée de millions d’Ougandais ». De plus, elle dénonce le manque de transparence dans le contrat qui a été signé avec la société russe qui gérera le système pendant les 10 premières années de son existence.
Et pour couronner le tout, ce sont les automobilistes qui devront prendre en charge les frais supplémentaires « afin d’avoir le privilège d’être espionné ». Selon Human Rights Watch, le changement de plaque d’immatriculation coûtera entre 12 et 175 €. Et ce dans un pays où la moitié des travailleurs gagnent moins de 36 € par mois.
« L’ampleur et la rapidité avec lesquelles le gouvernement ougandais augmente son pouvoir de collecte et de stockage d’informations sur ses citoyens sont alarmantes, » a déclaré le membre local de HRW Oryem Nyeko à Uganda Radio Network. « Les autorités devraient se concentrer sur le renforcement de la protection des droits et libertés fondamentaux plutôt que de les restreindre, et harmoniser les lois nationales sur les limitations du droit à la vie privée avec le droit international. »
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